Porter à 95%, le taux de desserte en eau potable en zone rurale à l’horizon 2025, c’est l’un des objectifs fixés par le gouvernement dans sa feuille de route 2020-2025. Pour atteindre cet objectif et mettre les populations rurales à l’abri des maladies hydriques, le gouvernement vient de doter le ministère de l’Eau et de l’Hydraulique Villageoise (MEHV) de cinq foreuses flambant neufs.

Ces machines ultramodernes de fabrication turque qui seront réparties dans les cinq régions du pays, permettront au MEHV de réaliser au cours de l’année 2023, en plus des 417 postes d’eau autonomes (PEA) dans les régions Maritime, Plateaux, Centrale et Kara, d’autres forages sur toute l’étendue du territoire national.

Un PEA est un dispositif qui permet de stocker et de distribuer de l’eau de manière indépendante des réseaux d’approvisionnement en eau traditionnels. Ils peuvent être utilisés dans des zones rurales ou isolées. Il peut fonctionner grâce à l’énergie solaire, éolienne ou à un moteur électrique et peut être alimenté par une source d’eau comme un forage, un ruisseau ou une rivière.

Démarré depuis 2021, le projet porté par le ministère de l’Eau permettra d’installer 1000 postes d’eau autonomes dans les zones les plus reculées du pays d’ici 2025. 221 PEA ont été réalisés sur fonds propres de l’Etat entre 2021 et 2022 permettant encore plus de 120 000 personnes d’avoir accès à l’eau potable.

La stratégie nationale de l’accès à l’eau potable et à l’assainissement a opté pour les PEA à partir de 2025 pour plusieurs raisons notamment la flexibilité : les postes d’eau autonomes peuvent être installés n’importe où, sans être reliés à un système d’eau centralisé ; la fiabilité : les postes d’eau autonomes ne dépendent pas des coupures d’alimentation en eau ou des interruptions de service qui peuvent survenir avec les systèmes d’eau centralisés ; la durabilité : les postes d’eau autonomes sont conçus pour fonctionner de manière autonome pendant de longues périodes sans entretien ni intervention ; l’économie d’énergie : les postes d’eau autonomes utiliseront des pompes à énergie solaire ou éolienne, ce qui réduit les coûts d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre et la facilité d’utilisation : les postes d’eau autonomes sont simples à utiliser et nécessitent peu de maintenance.

C’est pour accroître le taux de desserte en eau potable en milieu rural où la vie est difficile que le ministère avec l’engagement et le soutien inconditionnel du Chef de l’Etat SEM Faure Essozimna GNASSINGBE s’est doté de ces foreuses commandées depuis l’usine. Parmi les cinq foreuses livrées, trois peuvent forer jusqu’à 300 mètres et deux peuvent aller jusqu’à 800 mètres, ce qui est rare dans la sous-région. « Le choix de ces foreuses a été fait parce qu’à certains endroits, pour avoir de l’eau, il faut forer jusqu’à 400 voire 500 mètres. Aussi, au nord, notamment dans la zone de Tandjouaré, ce sont des rares foreuses qui vont au-delà de 150 mètres de profondeur. Donc il faut des foreuses capables d’aller en grande profondeur pour atteindre l’eau potable.

En plus des objectifs de l’accès à l’eau potable, la feuille de route du gouvernement fixe entre autres objectifs pour le MEHV, l’accompagnement du secteur agricole dans le renforcement de l’usage de l’irrigation afin d’améliorer les rendements agricoles.

Les foreuses serviront également à appuyer les agriculteurs du pays en matière de maitrise d’eau à des fins d’irrigation sur dans les zones d’aménagement agricoles planifiées (ZAAP) et autres sites de productions maraichères par la réalisation des forages.

Il faut noter que dans le cadre de l’acquisition des nouvelles foreuses, une équipe turque est actuellement au Togo pour former les acteurs locaux. Aussi, un site pilote est mis en place à Lilikopé dans la préfecture de Zio. L’ensemble de l’équipe de travail est constitué d’agents publics spécialement affectés pour ce travail et prêt à réaliser les travaux d’urgence.